comme le fleuve qui coule 6
Comme un fleuve qui coule (extrait 6)
Isabelita me raconte la légende suivante :
Un vieil Arabe analphabète priait avec tant de ferveur, toutes les nuits, que le riche chef d’une grande caravane décida de l’appeler.
« Pourquoi pries-tu avec une telle foi ? Comment sais-tu que Dieu existe, alors que tu ne sais même pas lire ?
-Si, seigneur, je sais lire. Je lis tout ce qu’écrit le Grand père Céleste.
-Comment cela ? »
L’humble serviteur s’expliqua :
« Quand vous recevez une lettre d’un absent, comment reconnaissez-vous celui qui l’a écrite ?
-Par l’écriture
-Quand vous recevez un bijou, comment savez-vous qui l’a fabriqué,
-Par la marque de l’orfèvre.
-Quand vous avez entendu des pas d’animaux autour de la tente, comment savez-vous si c’était un mouton, un cheval ou un bœuf ?
-Par les traces », répondit le chef, surpris par ce questionnaire.
Le vieux croyant l’invita à sortir de la tente et lui montra le ciel.
« Seigneur, ces choses écrites là-haut, ce désert ici-bas, cela n’a pas pu être dessiné ou écrit par des mains humaines. »
Paulo Coelho