les quatrains

Publié le par L'Hocine M.Anis

Les quatrains

                 

Malheur a celui qui, bêtement,

méprise la magie de la plume,

l'encre ne peut mourir, ton sang,

lentement, se consume,

     

Dans ce vieux navire que l'on nomme la vie,

Le vent nous pousse et nous ballotte en chaque saison,

Pourtant jamais je ne tremble, jamais je ne frémis,

Car tu es ma boussole, mon phare, car tu es ma raison,

 

Oh misère! Voyez pourquoi le ciel me condamne,

Ce n'est pas lui qui comble mon coeur,

Ce n'est pas vers lui non plus que vole mes prières,

Je ne m'appartiens plus, désormais, dans mon coeur, c'est elle qui demeure,

 

Ton image frêle et omniprésente, me couvre la vue,

 Aux plaisirs de ce monde, aveugle je suis devenu,

De mémoires d'hommes, jamais on ne vit esclave amoureux de ses chaînes,

Je plains tous ceux qui sont libres, ma geôle est un paradis, me geôlier est une reine,

 

Si l'amour parlait un jour, c'est par ta voix qu'il passerait,

Tes paroles suaves, je boirais jusqu'a l'ivresse,

Tes yeux émeraudes, je ne cesserais de contempler,

Ton doux nom, je ne ferais que louer, Oh princesse,

 

 La sagesse nous apprend qu'il faut maintes lunes en ce bas monde, pour qu'une vie paraisse,

Avec toi, rien de tout cela, il m'a suffit d'un regard, d'un instant, pour que je naisse,

Enfant, je te fis la cour, adolescent, au feux de notre fougue, nous nous brûlâmes les ailes,

 Adulte, je t'appartenais, mourant, je n'eus qu'un mot au bout des lèvres, Elle,

 

Le sultan, las et jaloux du bonheur de son serviteur, décida d'y mettre un terme,

Si je le tue, il me tuera, si je le tue, elle se tuera, ainsi se posa le dilemme,

Ne pouvant se résoudre a leur ôter la vie, il se donna la mort car il comprit,

Que le trépas n'est une fin que pour les âmes vides, celle qui ne peut

embrasser la vie,

Oh femme, être insoumis, pays qui refuse d'être conquis, quel est ton secret?

Nombreux ceux qui ont tente, ton essence, nul homme n'a pu s'en saisir,

Ton coeur est un mythe, une rumeur, chose dont on ne voit que le reflet,

Oh conquérants! Gardez vos fusils, vos navires, et sachez que mon coeur et ma

plume devraient suffire,

 

 Mon âme ne fut plus qu'une inutile chimère, des que tu me quittas,

Tu m'as ôte la vie, camarde au visage d'ange, faucheuse a l'allure de fée,

Naguère, tu étais mon air, a présent, c'est mon souffle que tu reprends, c'est toi

qui sonne mon glas,

Les gens meurent sans avoir vécu, moi je le fis, car je t'ai connu, ma vie je te

rends, car tu me l'as presse,

 

 Mais que se passe t-il donc, a la cour des miracles? Est ce l'amour que l'on juge

en ces rimes?

Accuse de mille maux, je me fais son humble défenseur, on le dit fléau envoûtant

et ancien,

On lui reproche tristesse et passion, obsession et colère, on dit même qu'il

aveugle ses victimes,

Oh juges, soyez indulgents, que seriez-vous sans lui? Âmes errantes qui ne vivent

que pour naître un jour et mourir le lendemain,

 

 Au commencement, tu n'étais qu'un regard fuyant, énigmatique et pourtant si

doux,

Plus tard je t'ai parle, et c'est ta voix qui me marqua le coeur de son sceau

éternel,

Maintenant, tu es mienne, tes yeux je ne cesse de voir, tes mots je ne cesse de

boire, suis-je devenu fou?

Ah si telle est la folie, qu'on m'enferme! Et tous les sains d'esprits me

demanderont, mais qui est elle?

 

 Le paradis en ce bas monde, c'est finalement le coeur des gens,

L'ego, roi qui trône sur toute mon âme, est assoiffe de conquêtes,

Le coeur, pauvre serviteur, fait les frais des caprices de ce tyran,

"Relève toi et aime! Fait-il au coeur blesse, aurais-tu oublié ta quête?"

 

 Va, toi qui es fait de terre, toi qui es pétri de bonté,

Vis ces moments qui te sont accordes, ne les vend pour rien sur terre,

Honore les tiens, aime ceux qui le mertitent, et garde ta fierté,

Envoles toi! Et sache que nul ne survit au temps, nul ne défie la poussière,

 

 Oh toi qui me tient la main, toi qui par tes yeux me guide dans mon être si noir,

Qu'importe ce que je dirai, c'est par ton âme que tu dois m'écouter,

Qu'importe ce que je ferai, c'est avec ton coeur que tu dois me voir,

La vie ne ta pas épargne, moi, par les cieux je le ferai, crois-moi mon adorée,

Pour Dolorès.

 

Hicham Khayam

Publié dans Poésie

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