L'abuséee (extrait)
L’abusée
Warda s’habitue à sa nouvelle vie et elle s’entend à merveille avec toute la famille. Mehdi qu’elle apprend à connaitre au fil des jours, en plus d’être charmant, est plein d’attentions. Lorsqu’il rentre de son travail il n’hésite pas à l’emmener en ville. Il lui offre des cadeaux, l’emmène manger au restaurant. Parfois, ils sortent juste pour prendre des glaces. Warda n’hésite pas à inviter ses belles sœurs à se joindre à eux. Mais elles refusent préférant ne pas les gêner dans leur intimité. Elles comprennent qu’ils aient besoins de se trouver seuls. La belle mère les encourage à tout faire, pour que leur mariage soit une réussite.
Maria n’est pas du genre à priver sa belle fille. Elle souhaite voir ses filles, fonder un foyer et ne manquer de rien. Elle veut les voir libres et respectées par leurs maris et leurs belles-familles. Personne ne doit leur faire e l’ombre. C’est pourquoi elle autorise son fils et sa belle fille à ne pas se priver.
- Garde ton salaire ! Ce n’est pas parce que tu es marié que tu dois participer, lui dit-elle. Vivez un peu… Plus tard quand vous aurez des enfants, ils passeront avant tout… Vous n’aurez plus le temps de penser à vous !
- Puisque sa mère refuse de saisir une partie de son salaire, pour couvrir leurs dépenses, Mehdi les remet à Warda qui décide de faire des économies. Elle a un petit coffret qu’elle peut fermer à clef.
- On pourrait partir en voyage, propose Mehdi. Ma famille ne sera pas contre…
- Pourquoi ne pas serrer la ceinture et acheter une voiture ? Propose la jeune femme. On pourrait sortir loin et emmener les filles avec nous ! Je reve de passer des vacances au bord de la mer, lui confie-t-elle. Avant qu’on ne se marie, je ne suis jamais sortie.
- On a toute la vie pour sortir, s’amuser et visiter les régions que tu veux, promet Mehdi.
Lorsque maria apprend par ce dernier, son envie d’aller à la mer, elle les encourage à louer une chambre d’hôtel, pour le week-end. Ce n’est plus la saison des plages, mais ils peuvent toujours se promener les pieds dans l’eau.
- C’est vrai qu’on a ta bénédiction ?
- Bien sur, la rassure Maria. L’année prochaine, on se programmera pour passer des vacances à la mer…Mais vous deux, rien ne vous empêche d’y aller ces jours-ci !
Warda ne tient plus en place tant elle est heureuse. Mehdi programme de prendre une journée de repos, le mercredi, afin d’avoir un long week-end.
Il loue une chambre dans un hôtel chic et rentre chercher sa jeune épouse. Ils passent un agréable week-end, à deux. Warda achète des souvenirs, pour ses belles sœurs et un foulard, pour sa grand-mère. En pensant à elle, elle réalise qu’elle ne la pas vue depuis son mariage.
- Est-ce que tu pourrais m’emmener la voir ? lui demande-t-elle sur le chemin, du retour. Je lui donnerais son cadeau, tout en prenant de leurs nouvelles… On ne tardera pas, lui promet-elle.
- Tu ne t’entends pas avec ta mère, remarque-t-il. Tu ne lui as rien acheté. Pourquoi ?
- Je ne sais pas, avoue-t-elle. Le courant n’est jamais passé… La relation que j’ai avec ma grand-mère est chaleureuse… J’ignore pourquoi, mais je pourrais me confier à ma grand-mère et pas à ma mère !
- Avant d’arriver au village, Mehdi s’arrête et achète des fruits. Ils vont chez ses grands-parents et ils sont surpris. Toute la famille est là et des inconnus. Personne ne sourit. Tous détournent les yeux en les voyants. Warda devine qu’il est arrivé malheur à l’un d’eux.
Adila Katia